Réduction du risque
Les placements déterminés par le passif et les placements alternatifs sont les principales stratégies de réduction du risque

Pour une quatrième année consécutive, les « placements déterminés par le passif » sont restés la stratégie de réduction du risque la plus efficace. Cette option a toutefois poursuivi son déclin, passant d’un sommet de 39 % en 2017 à 26 % cette année. Une nouvelle option, l’« utilisation de placements alternatifs », se classe au deuxième rang (23 %), devançant nettement les « rentes avec rachat des engagements » dont l’importance a beaucoup diminué d’une année sur l’autre (de 18 % à 12 %), surtout pour les régimes de taille moyenne (de 17 % à 5 %).

L’« utilisation de placements alternatifs » a été la stratégie de réduction du risque la plus prisée des régimes de taille moyenne, des régimes publics et des régimes privés-publics (33 %, 28 % et 31 %, respectivement), ainsi que des régimes ouverts aux nouveaux participants (28 %). Les « régimes à prestations cibles » ont généralement soulevé moins d’intérêt (de 17 % à 11 %). Cette option attire surtout les régimes publics (se plaçant, à 28 %, à égalité avec les placements alternatifs comme la stratégie de réduction du risque jugée la plus efficace), mais elle se révèle nettement moins populaire auprès des régimes privés-publics et des régimes privés (6 % et 4 %).

UNE APPROCHE GLOBALE

  • Les placements déterminés par le passif
    demeurent la principale stratégie de réduction du risque, mais leur importance décline.
  • L’utilisation de placements alternatifs
    est devenue une stratégie clé de réduction du risque, se classant au second rang devant les rentes avec rachat des engagements.
Quelle est, selon vous, la stratégie de réduction du risque la plus efficace ?
Ce tableau montre la variation d’une année sur l’autre des stratégies de réduction du risque jugées les plus efficaces par les répondants.

* Comprend la gestion active ; la gestion de l’actif et du passif ; le changement de territoire pour être admissible à l’exemption de la capitalisation selon l’approche de solvabilité ; la conversion en un régime de copromoteurs ; la fusion avec un autre régime ; et la conversion en régime à cotisations déterminées.

Le potentiel de rendements plus élevés

Les placements déterminés par le passif demeurent la principale stratégie de réduction du risque. Toutefois, leur popularité a diminué d’une année sur l’autre dans toutes les catégories, sauf du côté des régimes de taille moyenne, où l’on observe une hausse de 38 % à 47 %. Le déclin enregistré en 2020 prolonge la trajectoire baissière amorcée l’année précédente, dans la foulée de l’assouplissement des règles de capitalisation des régimes au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, et alors qu’il est possible de lisser les cotisations sur une longue période dans de nombreuses autres provinces. Les régimes de retraite ont profité de ce contexte pour augmenter les risques et investir dans des placements susceptibles de générer des rendements plus élevés, comme les placements alternatifs, pour mieux composer avec des obligations de capitalisation accrues par l’agrandissement d’un bassin de prestataires dont l’espérance de vie est plus longue. Cela explique pourquoi les placements alternatifs se sont positionnés en deuxième place des stratégies de réduction du risque les plus populaires et sont un thème récurrent dans ce rapport.

Avertissement

Vu l’importance grandissante des placements alternatifs dans le contexte actuel de faiblesse des rendements en revenu, Serge Lapierre, directeur général principal et chef mondial des placements déterminés par le passif à Gestion de placements Manuvie, émet une mise en garde relative à leur utilisation pour atténuer les risques. « Il est important d’adopter une approche globale et de ne pas se concentrer uniquement sur l’élément qui attire le plus notre attention lorsqu’il y en a plusieurs à prendre en considération, dit-il. Il faut trouver un juste équilibre entre le potentiel de rendement plus élevé en ayant recours aux placements alternatifs et la nécessité d’établir une bonne protection par rapport aux engagements. Les décisions doivent être prises en ayant une vue globale de la situation. »

II faut trouver un juste équilibre entre des rendements plus élevés et la gestion des risques liés aux engagements.

—Serge Lapierre, Gestion de placements Manuvie